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  • Mathyeux

Après une agression

Dernière mise à jour : 10 avr. 2020

Mention d’agressions de tous types, harcèlement, trauma, sexe, troubles mentaux, suicide



Voilà une synthèse que j'ai essayé de faire en se basant sur mon expérience et en demandant à d'autres personnes concernées ce qu'elles auraient aimé avoir comme ressources après ce qu'elles ont vécu.



Ce n’est pas de ta faute et tu n’as aucune obligation


Malgré ce que tu peux penser ou ce que l’on peut te dire, tu n’es nullement responsable de ce qui s’est produit, peu importe le contexte.

Tu n’es pas obligé-e de porter plainte et tu es encore moins obligé-e de le faire immédiatement.

Tu n’es pas non plus obligé-e de parler de ce qui t’es arrivé ou de médiatiser l’histoire. C’est ton choix et il est respectable quel qu’il soit. Tu as aussi le droit de changer d’avis.



Pense à ta santé et à ta sécurité



Sécurité

Il faut avant tout que tu te mettes en sécurité en t’éloignant de ton/tes agresseureuse-s le plus rapidement possible, n’hésite pas à aller chez des ami-es ou des personnes de confiance.



Violences physiques



Si tu as été victime de violences physiques il est important de voir un-e médecin rapidement, n’hésite pas à te rendre aux urgences.



Récolter des preuves tant qu’elles sont sous la main



Si tu peux prendre des photos de tes blessures cela pourra t’aider plus tard, si tu as des messages de taon ou tes agresseureuses prouvant ce qui t’est arrivé n’hésite pas à prendre des captures d’écrans avant de bloquer la personne et de les conserver dans plusieurs endroits, garde aussi les messages, également à conserver dans plusieurs endroits ou manuscrits que tu peux scanner.



Violences sexuelles



-IST et VIH


Si tu as été victime de violences sexuelles il est compréhensible que tu ne souhaites pas te faire examiner et tu n’y es pas obligé-e. Il est tout de même important que tu prennes un traitement post exposition au VIH (TPE) s’il y a un risque, pour cela il te faudra te rendre aux urgences dans les 48h suivant le rapport mais plus il est plus tôt mieux c’est. Pense également à te faire dépister pour les autres IST s’il y a un risque. Tu peux te faire dépister dans un centre de dépistage gratuit et anonyme, dans un planning familial ou en demandant une prise de sang à taon médecin traitant-e en spécifiant le dépistage des IST. Tu peux ne pas spécifier si le rapport était consenti ou non, cela ne change rien au dépistage.



-Grossesse non désirée


S’il y a un risque de grossesse non désirée, il va falloir te procurer une contraception d’urgence.

Il existe la contraception hormonale d’urgence (pilule du lendemain) à prendre dans les 5 jours mais le plus tôt est le mieux, c’est gratuit pour les mineur-es et c’est disponible en pharmacie sans ordonnance. Elle est également gratuite pour les étudiant-es dans les SUMPPS.

Même si ce n’est pas légal il se peut que lea pharmacien-ne ne veuille pas te la délivrer et/ou te fasse un sermon moralisateur. Si cela te rassure tu peux demander à une personne de t’accompagner ou d’aller la chercher pour toi si la personne est perçue comme une femme (les pharmacien-nes refusent souvent de la donner à des personnes perçues comme homme).

Il faut savoir que la pilule du lendemain est moins efficace chez les personnes de plus de 80 kg.

Il est également possible de se faire poser un DIU comme au cuivre (stérilet) comme contraception d’urgence jusqu’à 5 jours après le rapport.

Dans tous les cas pense à faire un test de grossesse quelques temps après pour vérifier que la contraception d’urgence a fonctionné.



Porter plainte ?



Avant de se rendre au commissariat



Il faut que tu sois conscient-e que tu t’engages dans un processus long, très fatigant et dur émotionnellement. Tu vas devoir répéter ton histoire de nombreuses fois dans tous ses détails à plusieurs personnes qui seront plus ou moins attentives et bienveillantes à ton égard. Il se peut que tu sois confronté-e à des propos extrêmement violents (de la part notamment des policier-es) tels que : « C’est normal qu’iel ait réagi comme ça », « Pute », « Tu l’as bien cherché », « Vous étiez habillé comment ? », « Vous mentez » etc.

Il se peut aussi que lea policier-e refuse de t’écouter, de voir les preuves ainsi que ta plainte. C’est totalement illégal et tu as le droit de lui demander son matricule.

Pour éviter le plus possible ce genre de désagrément, ne va pas dans les commissariats centraux. Si c’est possible fais toi accompagner par une personne de confiance qui pourra être présente pour toi et te réconforter que cela se passe bien ou mal car dans tous les cas cela risque d’être une épreuve difficile.

N’hésite pas à te rapprocher d’une association de victimes qui peuvent être d’un grand recours.

Tu peux porter plainte seul-e en étant mineur-e mais tu ne seras pas impiqué-e dans le processus et tu ne pourras pas recevoir d’indemnités, pour cela tu devras être représenté-e par tes parents ou par un-e administrateurice ad hoc désigné-e par la justice.

Si tu veux porter plainte il va falloir te renseigner sur les délais de prescription de l’agression que tu as subie, elle varie suivant ton âge à ce moment-là.


Voilà les délais de prescriptions de quelques délits et crimes :


Viol :


-Si majeur-e au moment des faits : 20 ans après le viol

- Si mineur-e au moment des faits : 30 ans à partir de la majorité de la victime, donc tes 48 ans


Agression sexuelle :


-Si majeur-e au moment des faits : 6 ans après l’agression

-Si mineur-e (entre 15 et 18 ans) au moment des faits : 10 ans à partir de la majorité de la victime, donc tes 28 ans

Si mineur-e (au moment des faits : 20 ans à partir de la majorité de la victime, donc tes 38 ans


Pour la plupart des délits le délai de prescription est de 6 ans après les faits et pour les crimes 20 ans après les faits si tu étais majeur-e et 30 ans si tu étais mineur-e.



Porter plainte concrètement



Il te faudra une pièce d’identité à jour (carte d’identité, passeport).

Maintenant que tu sais ça il va falloir réunir toutes les preuves que tu as (messages, photos, vidéos, rapports d’examen médical, sous-vêtements tâchés etc) et rassembler tous les souvenirs que tu peux avoir en particulier les dates et lieux, la durée des évènements, le nom des personnes, leur description physique, leur âge ou date de naissance, numéro de téléphone, email, réseau social, la manière dont vous vous êtes rencontré-es, le nom des éventuel-les témoins et autres victimes et le déroulement exact des faits.

Il va vraiment falloir être lea plus précis-e possible dans ce que tu te rappelles mais ne panique pas si tu ne sais/ne te rappelles pas grand-chose.

Cela peut jouer en ta faveur de porter plainte en même temps que d’autres victimes d’une même personne.



Saisir le procureur de la République



Si tu ne veux pas passer par le commissariat ou si ta plainte a été refusée tu peux directement saisir le procureur de la République en lui écrivant une lettre contenant le plus de détails pertinents et de preuves possibles mais en étant succinct-e et aller droit au but.

Tu trouveras un modèle de lettre personnalisable directement en ligne à ce lien : https://www.service-public.fr/simulateur/calcul/Porter_plainte


Cela se présente comme cela si tu ne peux pas accéder au lien :


[Prénom] [Nom]

[Adresse]

[Code postal] [Commune]

[Téléphone]

Madame, Monsieur le procureur de la République

Tribunal de grande instance de [Commune]

[Adresse]

[Code postal] [Commune]

À [Commune], le 17 août 2019



Objet : Dépôt de plainte


Madame, Monsieur le procureur de la République,

J'ai l'honneur de vous informer des faits suivants :

[Faits]

En conséquence, je souhaite porter plainte [contre X /contre Monsieur...] pour ces faits.

Je vous précise [ne pas disposer de témoin de ces faits/qu'il y a un témoin de ces faits/qu'il y a des témoins de ces faits].


Je vous remercie de considérer ce courrier comme un dépôt de plainte.

Dans l'attente des suites que vous donnerez à ce courrier, je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur le procureur de la République, l'expression de ma plus haute considération.


[Prénom] [Nom]


Il faudra vraiment soigner cette lettre, prends ton temps pour la rédiger et n’hésite pas à demander de l’aide auprès de personnes compétentes notamment dans les associations d’aide aux victimes.



Trouver de l’aide en France



Annuaire d’associations d’aide aux victimes :




Si tu es mineur-e :


- Enfance en danger

Numéro d’écoute gratuit et anonyme ne figurant pas sur les factures 24h/24 7j/7 : 119


- Fil santé jeunes

Numéro d’écoute gratuit et anonyme tous les jours de 9h à 23h :

0 800 235 236

Chat sur le site internet tous les jours de 9h à 22h


- Le planning familial



Si tu es une femme, une personne transféminine ou une personne non binaire assignée fille à la naissance :


- Annuaire d’associations contre les violences sexistes et sexuelles (possibilité de cibler celles qui accueillent les personnes handicapées):


- Le planning familial


- Violence femmes info

Numéro d’écoute gratuit et anonyme ne figurant pas sur les factures de 9h à 22hdu lundi au vendredi et de 9h à 18h le weekend et les jours fériés : 3919


- Plateforme de signalement en ligne des violences sexistes et sexuelles



Si tu fais partie de la communauté LGBTQI+


- SOS Homophobie

Numéro d’écoute anonyme du lundi au vendredi de 18h à 22h, le samedi de 14h à 16h et le dimanche de 18h à 20h : 01 48 06 42 41


- Le refuge

Numéro d’urgence 24h/24 : 06 31 59 69 50


- RAVAD Réseau d’assistance aux victimes d’agressions et de discrimination


- Le planning familial



Si tu es racisé-e :


- SOS Raciscme

Numéro d’écoute le mardi, jeudi et vendredi de 10h30 à 13 :

01 40 35 36 55


- FNASAT Gens du voyage



Si tu es un homme :


- Annuaire d’associations contre les violences sexistes et sexuelles accueillant les hommes (possibilité de cibler celles qui accueillent les personnes handicapées) :



Ressources santé mentale


Le syndrome de stress post traumatique


Vidéos (sous titres disponibles)




Fiches explicatives





Articles


- 13 étapes pour gérer un flashback


- PTSD et C-PTSD



La sidération


Vidéos (sous titres disponibles)


- Le syndrome de l’opossum


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- La sidération 2



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