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  • Mathyeux

Podcast La Limonade

J'ai participé à la semaine portraits queers de La Limonade, un podcast queer neurodivergent.

J'y raconte mon parcours, ce que je trouve critiquable dans la communauté trans et des conseils pour transitionner non médicalement.




Voilà une première retranscription de ce qui est dit dedans, il y en aura une autre qui collera exactement à ce que je dis.


Vocabulaire:


Non Binaire/enby/NB: personne dont le genre ne rentre pas dans la binarité homme/femme. Cela peut être les deux, aucun, un genre autre que ces deux là, un genre proche de homme ou femme mais pas identique, un genre qui fluctue etc...


T= testostérone : hormone intervenant dans la masculinisation du corps. Elle est cependant présente chez les hommes et les femmes cis, seul la quantité diffère.


Neuro-divergence : fonctionnement neurologique différent de ce que l’on considère comme étant la norme, cela peut être l’autisme, la trisomie 21, la schizophrénie, les troubles anxieux, etc...


Mammec : opération qui a pour but de rendre plat le torse en enlevant les seins


Cis=cisgenre : personne dont le genre correspond à celui qu’on lui a assigné à la naissance


Dya= dyadique : personne qui n’est pas intersexe.


Inter=intersexe : personne dont les chromosomes, les organes génitaux, les taux hormonaux ou les caractères sexuels secondaires sortent de la binarité des sexes.


Intersexophobie : oppression des personnes intersexes


Validisme : oppression des personnes handicapées



  • Quel est ton genre ? Quels sont tes pronoms/accords ? C’est quoi pour toi être [le genre] ? (Pour les personnes NB : est-ce que tu te reconnais dans le mot “trans” ?)


Je suis NB, plus précisément proxvir (genre nb cousin du masculin cf article https://lavieenqueer.wordpress.com/2018/10/06/les-genres-partiellement-masculins-ou-feminins/). J’utilise principalement le pronom il et les accords masculins, mais les pronoms iel ou ille avec des accords neutres ne me vont aussi. C’est assez compliqué à expliquer, je pense que ma neurodivergence joue beaucoup là-dessus et sur mon rapport au genre en général du coup je ne peux pas faire mieux que répéter la définition ou faire des analogies. Oui je me reconnais dans le mot et le vécu trans, comme beaucoup de personnes NB je pense.



  • Comment est arrivé ton questionnement, comment s’est-il déroulé ? Est-ce que ça a été long ou difficile de te rendre compte que tu étais trans ?


A cette époque je ne me questionnais pas encore parce que je ne savais pas que les personnes trans existaient et que c’était possible d’être trans mais vers 10/11 ans j’avais régulièrement des points en moins car je faisais des accords masculins sur des exercices d’écriture à la première personne. C’est vers mes 14 ans que je suis tombé sur le site FTM (aucune idée de comment je l’ai découvert) et j’ai absolument tout lu. Je me suis posé beaucoup de questions, à ce moment là je questionnais aussi mon orientation et j’étais dans un collège privé catho en période manif pour tous. J’ai tout refoulé en me disant que c’était l’adolescence, que ça allait passer et j’ai laisser passer du temps en essayant de ne plus y penser. Ca a de nouveau émergé vers mes 16/17 ans, pour mon orientation. A partir de là j’ai recommencé à m’instruire activement sur les sujets LGBTI+ mais en étant toujours dans le déni (j’étais toujours dans le privé catho). A 17/18 ans j’ai arrêté de me voiler la face et de me dire que ça allait passer et j’ai fait mes premiers CO. A 18 ans j’ai enfin eu le courage de rejoindre une asso LGBT+ et j’ai fréquenté des personnes trans pour la première fois. Au bout d’un an j’ai commencé à demander aux gens de genrer certains mots au masculin pour parler de moi (ceux que j’utilisais spontanément depuis mon enfance) puis un ou deux mois après j’ai profité d’un évènement inter associatif où des étiquettes avec différents pronoms, j’en ai profité pour en prendre une « il ». Je pense que c’est là que j’ai vraiment assumé d’être trans. Je pense que du coup on peut dire que oui, ça a été long et pas très évident.


  • Qu’est-ce que ça veut dire pour toi, transitionner ? Quelle a été la première étape de ta transition ? Est-ce que tu es satisfait⋅e de ta transition actuellement ?

Pour moi transitionner ça veut dire vivre et exprimer son genre, peu importe la manière. Que ça soit un changement de prénom, de pronom, de style vestimentaire, de coupe de cheveux, de manière d’agir avec les autres, modifier son corps (là aussi c’est très vaste). Je pense que pour moi du coup ça a été quand j’ai demandé aux gens de ne plus me genrer qu’au féminin.

Je suis assez satisfait de ma transition même s’il y a beaucoup de choses que j’aimerais faire mais que je ne peux pas encore faire pour des raisons financières et ou à cause de mes parents.

  • As-tu fait un ou des coming-out trans ? Comment ça s’est passé ?

Oui j’ai fait plusieurs coming out trans.

Un dans le milieu associatif LGBTI+ qui s’est très bien passé.

Un avec mes parents, qui s’est plutôt mal passé.

Un dans le milieu de la psychiatrie et du corps médical en général, il y a eu des réactions très diverses. Du très positif, comme de la transphobie pure.

Un à mes ancien-nes profs avec qui je suis resté en contact qui s’est très bien passé aussi.

A mes ami-es, là aussi leurs réactions a été variée, certain-es l’ont très bien pris, j’ai aussi perdu des ami-es à cause de ça.

Et enfin sur les réseaux qui est presque passé inaperçu et où il n’y a pas eu de problèmes.


  • Est-ce que tu aurais des conseils pour les hommes trans ou personnes transmasculines (c’est-à-dire personnes non-binaires dont l’expression et/ou l’identité de genre se rapproche de la masculinité) qui ne peuvent ou ne veulent pas de transition hormonale ou chirurgicale mais qui veulent un changement physique ?

Déjà ne pas désespérer et ne pas écouter les personnes qui disent que sans hormones ou mammec on ne peut pas avoir de passing. Il y a beaucoup d’alternatives qui ne sont pas forcément connues. Pleins de petits détails qui vont jouer.

Pour la voix il y a l’orthophonie, les poils le Minoxidil et le maquillage, la coupe de cheveux, le maquillage pour travailler les formes du visage, les binders, brassières de sport, tshirt compressifs de muscus, les habits un peu larges et droits, les chemises ouvertes sur un tshirt, la démarche, la manière de s’exprimer, les culottes et caleçons gainant pour affiner la silhouette, des talonnettes pour grandir un peu, des exercices de musculation, les packers et pisse debout, des tatouages, des piercings, des couleurs de cheveux, des bijoux, des accessoires etc

L’article de la vie en queer parle assez bien de transition non médicale https://lavieenqueer.wordpress.com/2019/10/30/comment-transitionner-de-facon-non-medicale/

  • Quel est ton rapport avec la mise en avant de la testostérone chez les hommes trans et personnes transmasculines ?

C’est quelque chose qui me met assez mal à l’aise, elle devrait être un point comme un autre dans tout ce que j’ai cité et pas le point central sans quoi rien n’est possible, ce qui est très faux par ailleurs et participe à une certaine désinformation. Il existe des alternatives hormonales à la T qui n’ont pas tout à fait les mêmes effets et peuvent convenir à des personnes nb (cf le pdf que je t’ai envoyé). La T n’est pas magique non plus, il y a souvent trop d’attentes et de pression là-dessus. Tout le monde ne deviendra pas un dieu grec avec une pilosité de bucheron canadien et une voix de crooneur. Il y a une diversité chez les mecs cis il y en a forcément aussi avec les personnes transmascs ou nb prenant de la T même si elle n’est pas montrée.

De plus se focaliser sur ce moyen de transition là est particulièrement validiste et intersexophobe.

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